Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ORDRE INFIRMIER DE LA CHARENTE
ORDRE INFIRMIER DE LA CHARENTE
Publicité
Newsletter
Archives
7 décembre 2011

7 infirmières sur 10 pointent leurs conditions de travail dégradées.

Flash info

En juillet dernier, vous étiez très nombreux à répondre à l’enquête sur les conditions de travail à l'hôpital réalisée par Karine Chanu auprès des infirmières dans le cadre de son mémoire de fin de cursus en management des Ressources humaines à l’ESSEC (Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales). Elle nous restitue aujourd'hui les principaux résultats de ce travail en phase avec la grogne du moment sur la déliquescence de l'univers hospitalier. Pour rappel, l’objectif de la démarche de Karine Chanu était de réaliser un diagnostic permettant d’établir un panorama des conditions de travail telles qu’elles sont perçues par les infirmières de la Fonction Publique Hospitalière (FPH).
Les témoignages sur infirmiers.com, son forum et ses réseaux sociaux ont été nombreux, révélateurs du malaise ambiant et du besoin de s’exprimer sur un sujet aussi impliquant et douloureux.
Karine Chanu le souligne, « je remercie chaleureusement les infirmières qui ont participé à cette enquête dont les résultats permettent aujourd'hui de conforter le ressenti dont les médias se font l’écho sans pour autant toujours disposer de statistiques à jour : conditions de travail, charge à la fois physique et psychologique, pression, course à la rentabilité n’ont jamais été aussi pesantes et ne cessent de se dégrader ».
Premier constat, alors qu’il s’agit d’un métier choisi pour des raisons clairement identifiées (aide à la personne, relationnel…), « après quelques années d’exercice son évocation est connotée de manière particulièrement négative sous la forme quasi-exclusive de contraintes - difficultés organisationnelles, polyvalence maximum, absence de reconnaissance, manque de personnel, encadrement déficient...-. L’analyse des entretiens avec des professionnelles ainsi que l’étude réalisée sur infirmiers.com confirme l’idée que le mal-être de la profession est davantage inhérent à la tension générée par les nouveaux modes de fonctionnement et le cumul des tâches que par la nature du travail ou les patients eux-mêmes ». Et Karine Chanu de préciser : « ces contraintes sont telles qu’aujourd’hui à peine un tiers des infirmières ayant répondu à l’enquête recommanderait le métier à quelqu’un de sa famille ou de son entourage. Sans oublier la rémunération jugée trop faible et un équilibre vie privée-vie professionnelle fragile qui sont également évoqués comme des freins à l’exercice du métier ».
Quelques chiffres édifiants à retenir :
Près de 70% des infirmières estiment ne pas travailler dans de bonnes conditions,
77% des infirmières déplorent un manque de personnel dans leur service. Ainsi plus de 80% d’entre elles déclarent être rappelées pendant leurs congés pour venir travailler. De même, le recours aux heures supplémentaires apparaît comme une pratique quasi-systématique
« Le mal-être de la profession est davantage inhérent à la tension générée par les nouveaux modes de fonctionnement et le cumul des tâches que par la nature du travail ou les patients eux-mêmes ».
La hiérarchie pointée du doigt
Concernant les cadres de santé, les infirmières ne sont pas tendres à leur égard : manque d’écoute, difficultés à savoir prendre les bonnes décisions, manque de relais de l’information, de communication, manque de soutien en cas de difficultés et surtout manque de proximité et d’empathie.
« De même, poursuit Karine Chanu, qu’il s’agisse de leur définition, de leur réalisme ou de leur capacité à motiver, les infirmières remettent clairement en question les objectifs collectifs. Si le jugement porté sur les objectifs individuels est nettement plus favorable, il n’en demeure pas moins qu’à peine un salarié sur deux se déclare satisfait sur ce point.
Plus de 70% des infirmières déplorent ainsi un manque de reconnaissance de la part de leur hiérarchie ».
Quant au stress, et ce n'est hélas pas une surprise, il fait partie du quotidien des infirmières : « à l’unanimité, elles affirment avoir ressenti « souvent » (66%) ou « de temps en temps » (32%) un stress ou une tension psychologique au cours de l’année passée. Charge de travail trop dense et hiérarchie trop éloignée des préoccupations expliquent, pour une large part, ce ressenti » précise le chercheur. Par ailleurs, agressions physiques (5 infirmières sur 10 y sont confrontées) et verbales (8 infirmières sur 10) s’ajoutent à la liste déjà longue des sources de stress. « Les infirmières ont en permanence à l’esprit que le droit à l’erreur n’est pas permis et appréhendent ses éventuelles conséquences dramatiques. A l’évidence, ce stress a des conséquences concrètes sur la qualité des soins, des relations avec l’équipe, mais davantage encore sur la sphère personnelle », conclut Karine Chanu.
Une enquête qui souligne un peu plus encore la deshumanisation hospitalière et la souffrance des soignants qui l'accompagne ; des soignants malmenés dans les valeurs - tant professionnelles que personnelles - qu'ils ont de plus en plus de mal à défendre au quotidien.

Source: Infirmiers.com, 25.11.11
Pour joindre l'auteur de l'enquête : chanu_karine@hotmail.com

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité